La peinture est une affaire de chemin parcouru : non de tableaux faits, mais d’un jeu de déplacements dans lequel les toiles sont comme des bornes intermédiaires entre des états de l’être. Ici, tout compte : ce dont on part, où on arrive, et la voie que l’on trace en partant de l’un pour arriver à l’autre. Il s’agit donc de parvenir à s’éloigner, afin non de trouver mais d’aller vers l’inconnu. Mais il s’agit aussi de se souvenir de ce dont on vient afin de garder la trace de ce qui fait parcours. Lewis le dit lui-même : « Le tableau se doit de dépasser l’histoire, de devenir une présence autonome tout en conservant le lien avec sa raison d’être. »
Pierre Wat juin 2016
